La Bible, un livre ...

des livres

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Sommaire

Une bibliothèque

La Bible n'est pas UN livre, mais une bibliothèque composée de nombreux (66 ou 74) livres. Le mot Bible a pour origine un mot grec biblia au pluriel (les livres).

Rouleau de la Torah

Pendant de nombreux siècles, ces livres ont été écrits, recopiés et conservés séparément sur des rouleaux de taille variable (un "livre" attribué à "un" auteur par rouleau). Dans la synagogue, ils étaient, et sont encore, placés cote à cote dans une "armoire" appelée "tabernacle", sans que leur ordre de classement soit constant.

On a maintenant regroupé ces "livres" dans un seul volume, mais il y a toujours plusieurs manières de les assembler, ces diverses organisations possibles font que les Bibles n'ont pas toutes le même sommaire.

Pour faciliter les références, les livres ont été découpés en chapitres et les chapitres en versets. Cela a été fait relativement tardivement (Moyen Âge et Renaissance).

Ce découpage est commode pour indiquer simplement de quel texte on parle. Cependant le découpage est parfois arbitraire, il n'a pas de valeur pour interpréter les textes.

Organisation des livres

La Bible chrétienne comprend deux parties et plusieurs sections. Grosso modo, sa première partie correspond à la Bible des israélites.

Christianisme Partie Section Nombre Langue Judaïsme
Bible chrétienne Ancien Testament ou Première Alliance Pentateuque ou Loi, Torah 5 Hébreu Bible israélite ou Tanakh
Prophètes ou Neviim 21
Autres écrits ou Ketouvim 13
Apocryphes israélites ou Deutéro canoniques 8 (+2 fragments) Araméen, grec, hébreu non reconnus par le judaïsme
Nouveau Testament ou Seconde Alliance Évangiles 4 Grec
Acte des Apôtres et Épîtres 22
Apocalypse 1
non reconnus par le christianisme   Apocryphes chrétiens > 10
 

Les apocryphes israélites

Certains courants protestants ne reconnaissent pas les livres apocryphes israélites ou deutérocanoniques qu'ils prétendent avoir été ajoutés par le concile de Trente de l'Église Catholique Romaine (concile qui a eu lieu après la séparation de la Réforme).

Pourtant ces livres font depuis longtemps partie de la Bible grecque et sont complètement intégrés dans la Bible par les orthodoxes qui ne reconnaissent évidemment pas le concile de Trente. De plus, les premiers réformés eux-mêmes utilisaient ces livres. À ma connaissance, ils ont fait partie de la Bible de Luther traduite en allemand.

Les protestants n'ont pas unanimement rejeté ces livres et ce n'est que pour des raisons économiques qu'on les a oubliés au XIX° siècle. En effet on a alors imprimé massivement la Bible pour diffuser la Parole de Dieu en Europe et dans les missions des colonies. Quand un imprimeur doit éditer beaucoup d'exemplaires et que les Églises n'ont pas beaucoup d'argent, on rogne sur toutes les dépenses possibles et on a trouvé économiquement justifié de se passer de ces textes et de diminuer le Livre d'une centaine de pages. Il n'y a pas de petites économies !

Ces livres avaient cependant été mis un peu à part dès le début de la Réforme parce qu'ils n'avaient pas été transmis en hébreu, mais en grec ou en araméen. En ce qui concerne l'araméen, l'argument porte à sourire car c'est quand même la langue de Jésus de Nazareth. Cet argument de la langue avait déjà été retenu par les rabbins de l'assemblée de Yahvnée qui avait fixé le "canon" juif à la fin du premier siècle de l'ère commune.

De plus, cette raison de langue ne tient plus, car on a retrouvé récemment des fragments en hébreu comportant certains de ces textes qui sont certainement plus anciens que les manuscrits grecs que nous possédions jusqu'à présent.

Calvin disait de ces livres qu'ils étaient intéressants à étudier, mais qu'aucun article de foi ne devait être basé sur eux.

Cet aspect de l'exclusion de ces livres ne manque pas de piment car des pans entiers de la pensée juive de Jésus ne s'expliquent pas sans ces textes (et aussi sur d'autres apocryphes israélites ou écrits inter testamentaires). Se passer des "Maccabées" revient à nier la croyance en la résurrection puisque c'est dans ce livre qu'on trouve la première affirmation d'une "autre vie" après la vie terrestre et la mort. Sans cet arrière-plan on ne voit pas pourquoi et comment Jésus de Nazareth annonce sa croyance en la résurrection des morts !

L'argument de Calvin et ses conséquences sont donc trop faibles pour qu'on puisse écarter ces livres. Disons seulement qu'il est prudent de les considérer avec précaution. C'est d'ailleurs ce qu'indique l'Église Catholique Romaine quand elles les qualifie de deutérocanoniques, ils sont d'une seconde liste, d'un second niveau.

Aujourd'hui, exégètes catholiques romains et protestants (en tous cas réformés, luthériens et anglicans) ont globalement une même compréhension de la Bible et de sa composition.

Glossaire

En français En latin En grec En hébreu Signification
Testament Testamentum diathèkè   Disposition, contrat
Alliance
Pentateuque   penta (cinq)
(étuis entourant un rouleau)
Torah, la loi Les Cinq premiers livres Genèse, Exode, Lévitique, Nombre, Deutéronome
Apocryphe   apo (dessous, donc caché)
graphein (écrire)
  Textes bibliques
à tenir cachés car de peu d'intérêt,
secondaires, d'une seconde liste
Deutérocanonique   deutero (second)
kanôn (règle)
Évangile   eu (bonne)
angélos (nouvelle)
  Bonne nouvelle
Épître       Lettre
Apocalypse   apo (dessous, donc caché)   Révélation (Soulever un voile)
 

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Date de création : 31 juillet 2001.
Dernière révision technique : 14 novembre 2007.
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