et ne le pourront pas. |
Cette page reprend les textes et la prédication donnée le 22 août 2010 au temple de Die, dans la Drôme. Ce culte a été l'occasion de nous interoger sur le Royaume de Dieu, le Salut. Ces notions sont-elles réservées à une élite comme semblent le dire plusieurs textes bibliques ? S'agit-il d'une promesse pour un avenir au-delà de la mort, comme le pensent de nombreux chrétiens ?
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(Le SEIGNEUR déclare :) 18 … Le temps est venu de rassembler toutes les nations et toutes les langues ;
- elles viendront et verront ma gloire.
- 19 Je mettrai un signe parmi elles ;
J'enverrai certains des rescapés (des Israélites) vers les nations,
- à Tarsis, à Poul et à Loud, --les tireurs à l'arc -- à Toubal et en Grèce, aux îles lointaines qui jamais n'ont entendu parler de moi et qui n'ont pas vu ma gloire ;
- et ils diront ma gloire parmi les nations.
20 Ils amèneront tous vos frères d'entre toutes les nations en offrande au SEIGNEUR, sur des chevaux, des chars et des chariots couverts, sur des mulets et des dromadaires, à ma montagne sacrée, à Jérusalem, dit le SEIGNEUR,
comme les Israélites apportent leur offrande, dans un récipient pur, à la maison du SEIGNEUR.
21 Et je prendrai aussi parmi eux des prêtres, des lévites, dit le SEIGNEUR.
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5 Vous avez oublié l'exhortation qui vous est adressé comme à des fils :
- "Mon fils, ne prends pas à la légère la correction du Seigneur, et ne te décourage pas lorsqu'il te reprend. 6 Car le Seigneur corrige celui qu'il aime, il donne des coups de fouet à tout fils qu'il agrée".
7 C'est pour votre correction que vous endurez ; Dieu vous traite comme des fils. Quel est en effet le fils que le père ne corrige pas ? 8 Si vous êtes exempts de la correction à laquelle tous ont part, c'est que vous n'êtes pas des fils, mais des bâtards.
9 Puisque nous avons tous eu un père de notre chair qui nous corrigeait et que nous respections, ne devons-nous pas à plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour que nous vivions ?
10 Celui-là, en effet, nous corrigeait pour peu de temps, comme il lui semblait bon ; celui-ci nous corrige pour notre véritable intérêt, afin que nous ayons part à sa sainteté.
11 Toute correction, il est vrai, ne semble pas être au premier abord un sujet de joie, mais un sujet de tristesse ; plus tard, toutefois, elle procure à ceux qu'elle a formés un fruit de paix, la justice.
12 Redressez donc les mains qui retombent et les genoux qui flageolent.
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22 (Jésus) traversait les villes et les villages, et il enseignait en faisant route vers Jérusalem.
23 Quelqu'un lui dit :
- Seigneur, n'y a-t-il que peu de gens sauvés ?
Il leur répondit :
- 24 Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas.
- 25 Dès que le maître de maison se sera levé et aura fermé la porte, et que, restés dehors, vous commencerez à frapper à la porte et à dire : « Seigneur, ouvre-nous ! »,
- il vous répondra : « Vous, je ne sais pas d'où vous êtes. »
- 26 Alors vous commencerez à dire : « Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos grandes rues ! »
- 27 Et il vous répondra : « Vous, je ne sais pas d'où vous êtes ; éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l'injustice ! »
- 28 C'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez chassés dehors.
- 29 On viendra de l'est et de l'ouest, du nord et du sud pour s'installer à table dans le royaume de Dieu.
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Frères et sœurs, nous avons entendu trois textes bibliques :
Voici donc des pensées contradictoires, s'agit-il de tous ou de peu ? S'agit-il d'un temps historique mais futur, du temps de la mort, d'un autre temps ? Quel est ce lieu de convergence, dans quelle maison entrer ? Ces questions ont été posées par les générations de croyants qui nous ont précédées et nous avons chacun et chacune a trouver notre réponse. C'est la raison pour laquelle ces textes ont été réunis et donnés à entendre en ce dimanche. Voici mon approche , une approche.
Commençons par la lettre aux Hébreux. Comme dans d'autres passages bibliques, l'auteur nous dit que nous sommes "fils de Dieu" (v. 7b), mais ici la spécificité est que cette relation n'est pas qualifiée par l'amour paternel, mais par le fouet, "le SEIGNEUR donne des coups de fouet à ses fils" (6b). Nous, les fils, ne devons pas prendre cette correction à la légère, c'est une cause de tristesse (11a), mais c'est pour notre bien … pour plus tard (11b). Mais c'est quand plus tard ?
Vous les pères de l'assemblée, avez-vous bien tenu votre rôle paternel, avez-vous régulièrement fouetté vos fils pour leur donner une correction ? Vous les fils de l'assemblée, avez-vous bien accepté ces corrections douloureuses mais faites, bien sûr, pour vous mener dans le droit chemin ?
Je vois ricaner certaines dames dans cette assemblée, elles se disent "ce texte est adressé aux hommes mon fils, le père, ce sont eux qui vont prendre les coups ; pour une fois il ne s'agit pas de femmes battues, enfin nous est reconnue notre douceur proverbiale. Hélas pour vous, mesdames, tout le monde est ici visé, le fils comme la fille, le père comme la mère et l'homme recouvre la femme !
Moi qui suis magistrat, je vous dis que ce texte est inacceptable ; on nous demande ici de pratiquer des coups et blessures sur mineur, ce qui est un délit, de plus par personne ayant autorité, ce qui est un facteur aggravant ; la peine encourue est de 3 ans de prison et/ou 45 000 € d'amende, s'il n'y a pas eu d'arrêt de travail.
Oui, je sais, ce texte est daté, à l'époque il était normal de pratiquer en famille de tels sévices et c'était le mode d'éducation en vigueur. (Chantonné) On me dit à présent que ces maux n'ont plus cours (maux m-a-u-x et mots m-o-t-s) et qu'il ne faut annoncer que des prédications d'amour.
Mais si j'ai le droit de supprimer ce texte de ma Bible pour cause d'inaptitude, ais-je le droit de biffer de ce livre tout ce qui me dérange ? Puis-je passer rapidement au texte suivant pour avoir quelque chose d'agréable à dire ? Finalement est-ce moi qui ait autorité sur la Bible ou moi qui comme prédicant doit de mettre sous l'autorité de la Bible, comme le demandaient les Réformateurs ?
Il nous faut donc nous coltiner ces textes difficiles qui figurent dans le lectionnaire dominical.
Le Seigneur voulait me flanquer une correction, mais de quelle correction s'agit-il ?
Le terme correction a une large signification. Le professeur corrige les copies de ses élèves, ce n'est pas (cela ne devrait pas être) que pour relever les erreurs et donner de mauvaises notes. C'est (ce devrait être) aussi l'occasion de lire et d'apprécier la beauté d'un raisonnement mathématique, la limpidité d'une explication d'une poésie, la rigueur d'une pensée philosophique naissante. Cette correction est alors l'occasion de suggérer d'autres pistes, de compléter une manière de pensée qui apprend à s'exprimer.
Une fusée a envoyé un vaisseau spatial vers Mars, mais il faudra certainement procéder à des corrections de trajectoire pour lui permettre d'amarsir (on dit "atterrir" sur la Terre, "alunir" sur la Lune, donc "amarsir" sur Mars). Il ne s'agit pas alors de châtiment mais d'aider les spationautes à atteindre leur but.
Une correction permet un ajustement, c'est-à-dire à devenir juste ; elle procure la justice qui est un fruit de la pais (11b). La manière d'effectuer les nécessaires corrections dépend de la culture du lieu et des moyens du moment, elle peut et doit même changer au cours des siècles ; mais sa finalité demeure, celle d'aider ses enfants, ses frères et sœurs de sang, ses parents même, aussi les autres croyants nos frères et sœurs en Christ, et même les autres humains, nos frères et sœurs en humanité ; bref de proposer à tous et à toutes une vie meilleure.
De quelle vie s'agit-il ? Est-ce d'un après la mort et d'un ailleurs qui sera mieux qu'un maintenant et d'un ici ? Le texte ne dit pas cela, bien au contraire. Voyez, nous avons à redressez les mains qui tombent (12), nous, pas Dieu, ni le Christ, ni les autres. Le texte ne nous demande pas de nous défausser sur une association charitable dans le Diois ou sur une O.N.G. dans un pays lointain. L'impératif "redressez" (12a) s'adresse personnellement aux lecteurs de la lettre à notre assemblée réunie en ce temple de Die donc à chacune et chacun d'entre nous.
Au découragé qui dit "je n'en peux plus, les bras m'en tombent" (12a) donnons la paix, la justice, le pain et le travail. Au terrifié devant les épreuves de la vie qui n'ose plus oser et dont les genoux flageolent (12b), donnons assurance et confiance en soi pour qu'il puisse oser faire et être par lui-même. Au boiteux qui risque de se tordre davantage encore les pieds sur les pistes chaotiques (13) offrons un chemin droit et aplani afin qu'il puisse avancer surement. À chacun et chacune, donnons soin, assistance, confiance, travail ; voilà la sécurité laquelle chacun aspire et a droit. Personne n'a besoin de démonstrations de force, de bruits de bottes dans les Villeneuve, d'agitations stériles, d'appels à la haine raciale, de stigmatisation des gens qui voyagent.
Quand cela doit-il changer ? Maintenant ; en grec le verbe "redressez" (12) est au temps "aoriste", ce qui implique un événement ponctuel et au mode "impératif" ce qui sous-entend une urgence pour le présent !
Où cela doit-il arriver ? Partout où sont les frères et sœurs, les croyants.
Qui doit agir ? Nous, seulement nous ; aidons-nous et le ciel nous aidera.
La correction annoncée par l'auteur de la lettre aux hébreux, c'est le rappel de cette obligation quand nous oublions en acte notre prochain. |
Dans le premier texte lu, Esaïe parlait des rescapés (19b) ; il s'agit des israélites déportés à Babylone et revenus depuis peu, à Jérusalem plus précisément de certains d'eux, pas de tous qui ont survécus, seulement de peu parmi ce petit reste. Il s'agit d'envoyés par Dieu (19b) vers toutes les nations pour dire sa gloire (19c).
Pour faire un signe (19a) un signal, pas besoin d'une multitude, il suffit à Dieu d'un petit groupe pris dans l'assemblée des fidèles. Ici Dieu envoie ces apôtres (le verbe hébreux xla#$f (shalach) correspond au substantif grec apostoloj (apostolos) signifiant "envoyé") à toutes les nations, à tout le monde, pas seulement au peuple singulier qu'était Israël, mais à toutes les nations de la terre. Et nous qui nous prétendons héritiers, religieusement parlant, des israélites, nous sommes aussi envoyés annoncer Dieu dans toutes les langues, y compris en verlan !
Même si nous, les chrétiens, ne sommes plus qu'un petit nombre, c'est toujours plus que les rescapés de l'exil, cela suffit pour aller à la rencontre des humains.
Dieu, dit Esaïe, va être annoncé à tous ceux et toutes celles qui n'avaient jamais entendu parler de Lui (19b). De plus cette annonce sera efficace puisque tous les frères, toutes les sœurs, de toutes les nations viendront à Jérusalem. Cette venue sur la montagne dite sainte, là où était le temple de Dieu n'est pas une préfiguration d'une vague de charters touristiques, mais le rassemblement de tous et de toutes symboliquement auprès de Dieu, puisque Dieu était réputé résider particulièrement dans son temple.
Les israélites apportent des offrandes (les prémices de la récolte et des animaux) dans des récipients purs (20c) et nous les nations nous apportons nos personnes en offrandes véritables (20a). Nous venons sur des chevaux, des chars, des mulets et des dromadaires (20b) ; j'ajoute en vélo, en véhicule électrique, en train et même en voiture diesel rejetant beaucoup de CO2 polluant l'atmosphère. C'est dire que toutes les cultures sont acceptées et sont les bienvenues.
Et la preuve que tous accèdent à Dieu, c'est qu'il choisit aussi parmi les étrangers une élite religieuse, formée de prêtres ordonnés au sacrifice des offrandes et de lévites chargés de chanter les psaumes dans le temple. Vous voyez, Dieu invite chez lui les étrangers et n'agit pas comme Brics Hortefeux et Éric Besson n'agit pas comme Dieu.
Nous sommes plus familiers avec le passage de Luc. Quelque anonyme dans la foule pose une question à Jésus "n'y a-t-il que peu de gens sauvés ?" (23b). Remarquez que le questionneur ne pose pas la question de ce qu'est "être sauvé" ; il ne demande pas si lui est ou sera sauvé. Sa question porte sur le nombre, peu de sauvés, beaucoup de sauvé, tous de sauvés, aucun sauvé ?
Pour celui qui lit le grec, la question oi oligoi oi sozomenoi (oï oligoï oï sodzomenoï) interpelle par l'absence de verbe, donc de temps du verbe ; une partie des traducteurs a mis un futur "n'y aura-t-il", une autre partie a écrit présent "n'y a-t-il", c'est un choix théologique. En grec le verbe "être" peut être omis au présent ; quand l'auteur veut indiquer un autre temps, il écrit explicitement le verbe. J'aurais opté pour le mot à mot "sont-ce peu les sauvés ?", mais il a fallu corriger cette proposition pour des raisons euphoniques. En tout cas, la question du salut se pose au présent, pas au futur.
Jésus répond "Beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas" (24b), là les verbes sont bien au futur. Cela semble une réponse à la question posée, il y aurait beaucoup qui ne pourraient pas entre et peu de gens qui le pourraient. Mais si "beaucoup" est écrit dans le texte, "peu" ne l'est pas.
Supposons qu'un million de personnes veulent entrer quelque part et que cent ne le peuvent pas, peut-on dire "beaucoup" n'entrent pas ? Cent c'est peu par rapport à un million, 1 %, de 1 % mais c'est beaucoup pour ces cent-là qui sont exclus, surtout si je fais partie de cette centaine. Et s'il y avait cent fidèles dans ce temple, le prédicant serait heureux qu'il y ait beaucoup de monde.
Ainsi, si Luc écrit "beaucoup", ce n'est pas une indication de nombre, ce n'est pas qu'entrer est réservé à une petite élite, c'est pour dire que la possibilité de la non-entrée concerne chacun des auditeurs, chacune des auditrices, donc vous et moi. C'est ainsi que Luc fait dire à Jésus "vous frapperez … vous direz" dès le verset suivant. C'est à chacune et chacune d'entre nous d'entrer ou de ne pas entrer.
Pour entrer (on ne sait encore pas où) il faut passer par une porte étroite (24a). Quelle est cette porte étroite ? Le texte ne le dit pas explicitement, sinon qu'elle est ouverte et qu'à un moment le maître de maison va la fermer.
Certains commentateurs ont assimilé cette porte avec la mort. C'est le prolongement de ce que les grecs appelaient la porte de l'Hadès, la porte du séjour des morts. Mais cette hypothèse ne convient pas ; la porte de la mort n'est pas étroite elle est largement ouverte à tout être vivant ! Tout le monde arrivera à franchir la porte de la mort. Et si la porte de la mort se ferme devant vous, je suppose que vous n'aurez pas l'idée de tambouriner dessus pour qu'on vous laisse entrer dans la mort.
Est-ce une porte après la mort, celle du Paradis dont Saint-Pierre tient la clé et qui choisit celles et ceux qui sont admis ? Le texte ne parle pas de deux étapes, celle de la mort et celle d'après la mort ; il n'y a pas plus l'idée du choix de ma destinée fait par un autre, pas l'ombre d'un jugement, fut-il dernier. Personne ni aucune force n'empêche quiconque d'entrer, il suffit de le vouloir,
Il y a une porte, elle est ouverte, elle sera fermée. Avant l'heure on peut entrer, même si la porte est étroite, elle reste passable ; la seule contrainte est de ne pas s'encombrer de nombreux bagages volumineux, car sa largeur est réduite. Après l'heure, c'est top tard, il est inutile d'essayez d'amadouer le portier, on n'entre plus.
Si l'idée de la mort est sousjacente à ce texte, elle n'est pas dans la porte, ni dans l'au-delà de la porte, mais dans la fermeture de la porte. La mort c'est la fermeture du passage. Après la mort, cela n'a pas de sens de vouloir franchir la porte, le mort ne peut ni vouloir, ni agir.
Dans le christianisme, le mort n'a pas la possibilité de plaider devant le juge pour défendre sa cause, en disant : "nous avons mangé et bu avec toi" (26b) "ouvre-moi" (25c) ; non, le mort est mort, il appartient à Dieu. Dans le protestantisme, le mort, la morte est "ailleurs" et les vivants ne peuvent rien pour lui, c'est pourquoi la liturgie à l'occasion des funérailles n'est pas l'occasion de prier pour le mort, d'intercéder auprès du Juge suprême afin que le mort soit asmis au bonheur ; cette liturgie est le tamps d'annoncer aux vivants, aux survivants, la joie de la vie en Christ.
Cette porte, il faut la passer maintenant. "Efforcez-vous d'entrer" (24a), c'est un impératif présent. C'est dans cette vie, la vie terrestre, la seule vie qui puisse être vécue qu'il faut passer la porte.
"Efforcez-vous", la traduction est un peu faible. Le verbe grec est agwnizesqe (agônidzesthe), qui n'a pas grand-chose à voir avoir une agonie, mais avec le substantif agwn (agône) qui indique le combat, particulièrement dans le cirque et le stade.
Ici l'idée n'est pas ne jouer des coudes pour entrer par la porte étroite, ni de bousculer les autres pour franchir le passage quitte à faire tomber et piétiner les autres candidats comme lors de la fête techno en Allemagne au mois de juillet. Il s'agit de lutter contre soi, contre ses mauvais penchants qui nous inciteraient à différer le moment de passer la porte. Dans le Coran, ce combat est appelé le grand jihad, le grand et difficile combat spirituel, alors que le petit jihad, le facile combat réservé aux soldats n'est que la guerre sainte contre les incroyants.
Ce n'est pas parce que la porte est étroite qu'il faut combattre, c'est parce qu'il faut combattre que la porte semble étroite comme la voie vers la victoire semble étroite à l'athlète qui se présente sur la ligne de départ.
Quel est donc ce combat pour franchir la porte ? Nous l'avons déjà entendu chez Esaïe, "c'est aller à la rencontre des autres, des nations, pour leur annoncer qui est notre Dieu, pour leur proposer de Le rencontrer. Nous l'avons déjà entendu dans la lettre aux Hébreux, c'est redresser les mains qui tombent et les genoux qui flageolent, c'est aplanir les chemins pour le boiteux afin qu'il guérisse. Cet appel au combat de chacun et chacune contre la tendance à rester tranquille dans son coin, assis sur ses certitudes est une correction contre son propre péché.
Enfin, pourquoi passer la porte ? Pour y voir et vivre quoi ? Le texte nous donne une double réponse. Premièrement, les personnes qui n'auront pas voulu entrer et qui seront à la porte fermée pourront quand même voir à l'intérieur (c'est donc une porte vitrée !), voir Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le "royaume de Dieu" (28b). Secondement les personnes, venant de l'est, et de l'ouest, du nord et du sud, qui seront entrées, s'installeront à table dans le "royaume de Dieu" (29).
Donc de l'autre coté de la porte, c'est le "royaume de Dieu". Enfin, c'est la formule habituelle. Vous savez peut-être ce qu'est un royaume, moi pas, car je vis en république, je suis républicain, petit neveu de quatre Dupaigne, parisiens engagés volontaires en 1792 dans les armées de la République pour se passer du roi de France et chasser les rois des armées étrangères ; tous quatre en sont morts.
De l'autre coté de la porte, vous pouvez rencontrer Abraham, Isaac, Jacob. Je vous rappelle que c'est au présent que vous êtes invités à entrer par la porte. Dès aujourd'hui vous savez retrouver les patriarches et les prophètes, vous savez ouvrir la Bible et les y rencontrer.
Au niveau spirituel, la porte vous donne accès à la Bible et les sacrements. Au niveau humain, vous pouvez dès à présent vivre dans la joie de Dieu et rencontrer vos frères et sœurs avec qui vous avez passé la porte, les boiteux, les tordus, les étrangers, … et tous les Diois qui le voudront.
Amen ! |
@ de cette page :
http://jean-luc.dupaigne.name/fr/chr/correction.html
Date de création : 22 août 2010.
Dernière révision : 1 octobre 2010.
©Jean-Luc Dupaigne 2010.