Rétablir l'alliance

Psaume 85

Sommaire

Préambule

Cette page est issue d'une prédication que j'ai dite le 8 décembre 2002, lors du culte dominical au Temple du Change.

Le psaume 85 a probablement été écrit du temps du second temple, après le retour de l'exil. Dieu a accompli sa conversion ; il a cessé sa colère contre son peuple et désormais le protège.


Le texte

Traduction par mes soins. Les mots entre parenthèses sont ajoutés pour une meilleure compréhension du texte hébreu.


Prédication

Le contexte historique

Il est parfois difficile de dater un psaume. Vous savez sans doute que la tradition israélite attribue ce livre à David ou Salomon, il daterait donc du dixième siècle avant l'ère commune.

Mais ici le texte semble facile à dater car le refrain indique que Dieu a "rétabli les captifs descendants de Jacob".

Nous nous situons donc après le retour des exilés de Babylone, probablement lors du renouveau liturgique initié par Esdras et Néhémie au cours des générations suivant le retour à Jérusalem.

"C'est toi qui reviens pour nous faire vivre !"

Le psalmiste rappelle à Dieu ses hauts faits, car il a rétabli les captifs.

Cependant, vous savez peut-être les ambiguïtés de l'hébreu, le mode "inaccompli" utilisé ici peut être traduit indifféremment par le présent ou un futur.

Le psalmiste indique-t-il que Dieu oublie les égarements de son peuple ou espère-t-il qu'il les oubliera ?

D'ailleurs le psalmiste est-il convaincu de ce qu'il annonce ?

Au premier couplet il chante que Dieu "abandonne sa violente colère" (présent), au second, il crie "Rétablis-nous !" (impératif), tandis qu'au troisième il pose la question "Dieu resteras-tu toujours irrité contre" ton peuple ?

Cette réconciliation annoncée est-elle une réalité, un souhait ou une hypothèse ?

On peut comprendre le psaume dans les deux sens, le présent et le futur, Dieu montre son amour au présent du psalmiste, au cinquième siècle avant Jésus, donc dans notre passé. La foi pousse le psalmiste à croire que Dieu le montrera encore dans son futur, c'est-à-dire notre présent, notre aujourd'hui.

Nous croyons que cette promesse de Dieu est éternelle, Il s'intéresse et s'intéressera aux humains et il leur garde et gardera la paix intérieure.

Mais la réception de cet engagement par les hommes et les femmes d'aujourd'hui et de demain comme par ceux d'hier est conditionnée par la subordonnée "pourvu qu'ils ne retournent pas dans leur folie".

Quelle est cette folie qui menace l'alliance ?

Arche de l'Alliance (coffre contenant les tables de l'alliance)

C'est bien sûr celle de l'ancien peuple qui a conduit Dieu à se détourner de lui au siècle précédent et qui l'a conduit à autoriser Nabuchodonosor a déporter le peuple de Jérusalem vers Babylone. J'utilise ici le vocabulaire utilisé par les auteurs de la Bible, sans chercher à le justifier.

C'est peut-être aussi la folie des humains d'aujourd'hui, celle qui nous fait parfois penser que Dieu est tellement absent de ce monde qu'il nous a abandonné.

Le psalmiste continue en précisant les conditions du secours divin : non seulement il ne faut ni retourner dans la folie, ni s'éloigner des pratiques religieuses, mais aussi il faut "reconnaître l'autorité de Dieu". Chacun et chacune doit ne pas se considérer égal(e) à Dieu, ne pas se croire seul(e) maître de sa vie et ne pas prendre ses décisions en fonction de son seul intérêt personnel.

Il et elle doit rechercher à se placer dans le cadre du projet de Dieu, comme l'officiant la proclame au début du culte au nom de l'assemblée.

Par quoi se traduit pratiquement cette alliance ?

C'est indiqué dans le sixième couplet :

Voilà le programme de Dieu, les conditions qu'il pose, non pas pour donner sa paix, mais pour qu'elle soit reçue et efficace.

Dieu s'intéresse au monde des humains et voudrait que "sa présence glorieuse vienne habiter notre pays". Encore faut-il que les humains s'intéressent à Dieu.

Et pour Dieu, je paraphrase le psalmiste, la manière de s'intéresser à Lui, c'est d'établir la paix sur notre terre,

Comme l'indique le psalmiste, il nous faut établir la Vérité dans ce monde, la vérité dans les rapports entre nous les humains. Il faut que cette terre et ses habitants donnent leurs meilleurs fruits. c'est ainsi que, grâce à nous, la Justice marchera devant le Seigneur.

Et puisque je parle de Justice, j'en profite pour rappeler à ceux et celles qui sont salarié(e)s ou employeurs que vous êtes appelé(e)s à voter mercredi pour élire les conseillers prud'hommes chargés de juger les conflits individuels du travail. Si voter est un droit, c'est aussi un devoir de citoyen.

Ce commentaire a été prononcé le dimanche précédant les élections de décembre 2002 qui ont permis de choisir les conseillers prud'hommes. Je n'ai été élu que comme suppléant.

Et maintenant !

Ainsi, frères et sœurs, nous sommes appelés à cet aller et retour permanent entre le monde des humains et celui de Dieu, entre le monde d'en bas et celui d'en haut. Adorer Dieu et venir au culte, c'est bien, mais nous avons parallèlement à faire monter la Vérité et permettre à la Justice de descendre, à faire se rencontrer Amour et Vérité, à embrasser Justice et Paix.


Cantique 181

La tradition protestante fait chanter l'assemblée après la lecture des textes bibliques ou après la prédication. Le cantique suivant peut nous permettre d'affirmer notre recherche de la justice de Dieu annoncée par le psalmiste.

Cantique 181 Cherchez d'abord

Le cantique "Cherchez d'abord" est aussi édité dans le recueil Arc en Ciel aux éditions Réveil
Paroles de Jeunesse en Mission, numéro 35
Musique de K. Lafferty
Copyright LTC


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Date de création : 28 décembre 2002.
Dernière révision technique : 26 janvier 2005.
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