Carte de la Palestine montrant les points de contrôle

Trajet

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de Jérusalem à Hébron en Palestine

J'ai participé en mars 2002 à un voyage en Palestine avec un groupe de l'Église Réformée de France. Nous avons rencontré plusieurs responsables politiques et religieux. Mais j'ai eu quand même le temps de prendre quelques photos "touristiques".

Hébron se trouve en Palestine, à environ 60 kilomètres au sud de Jérusalem. Le nom de la ville se prononce en français "é-br-on" avec un "on" fermé comme le pronom indéterminé "on" ; en arabe "é-br-one" avec un son ouvert comme dans "tonne" ; en hébreux "é-vr-one" car le "b" et le "v" sont une seule lettre hébraïque.

De Jérusalem à Hébron

Dans un pays ordinaire il suffirait d'une petite heure pour se rendre de Jérusalem à Hébron, mais ici tout est plus compliqué.

Il y a deux routes.

La première route, historiquement parlant, parcourt les collines de Judée en reliant les villages palestiniens entre eux. Il n'y a qu'un seul problème … cette route est impraticable car elle a été bloquée en de nombreux endroits par l'armée d'Israël.

Ici par exemple (photo de droite), la route palestinienne qui vient de Beit Jala (derrière nous, à l'Est) pour rejoindre le village qu'on voit au loin, à l'Ouest, a été bloquée par des blocs de béton, à nos pieds et de l'autre coté de cette intersection. Le passage est possible pour les piétons, d'ailleurs l'armée israélienne est absente, mais impossible pour les voitures.

Route palestinienne bloquée par Tsa'al
Voitures et taxi en attente au barrage

Aussi les palestiniens de l'ouest ont créé cet "amoncellement" de voitures en stationnant ici (photo de gauche) pour traverser les barrages à pied avant de rejoindre de l'autre coté un taxi qui leur permettra de continuer leur voyage ; on distingue au loin (photo ci-dessus) les véhicules en attente.

Pendant ce temps, les palestiniens de l'ouest ont abandonné là-bas leurs voitures pour rejoindre ici les taxis jaunes qui les attendent et qu'on voit clairement sur la seconde photo au dessus à gauche.

Israël ne veut pas isoler complètement les villages palestiniens (en tout cas pas lorsque nous y étions) puisque les passages sont possibles pour les piétons. Israël poursuit deux objectifs :

Ce jour-là nous n'avons pas pu emprunter le première route complètement bloquée par Ts'al.

La seconde route est dite route des colonies ou route de contournement car elle a été construite unilatéralement par Israël en territoire Palestinien pour relier les colonies juives entre elles et avec Jérusalem, tout en contournant les villages palestiniens.

Cette route est sévèrement contrôlée par l'armée israélienne qui en surveille les extrémités en en réservant le passage aux voitures juives à plaque d'immatriculation jaune et en en interdisant l'accès aux plaques palestiniennes vertes.

Ici la route donne accès à la colonie juive d'Efrata où nous sommes face à une manifestation de colons réclamant du gouvernement une politique plus sévère contre les palestiniens.

Manifestation de colons sur une route des colonies
Colonie d'Efrata entre Jérusalem et Hébron

La colonie que nous longeons pendant quelques kilomètres a été construite comme un long serpent le long des collines pour occuper le maximum d'espace avec le minimum de personnes.

Le fond des vallées était cultivé par les palestiniens des villages alentours et les pierrailles parcourus par les troupeaux de moutons. Mais désormais les paysans ne peuvent plus travailler car ils sont souvent menacés physiquement quand ils veulent se rendre sur leurs terres.

À Hébron

Enfin nous arrivons à Hébron après avoir traverser la colonie de Kiryat Arba où nous n'étions visiblement pas les bienvenus.

Hébron est une ville de très grande importance religieuse car elle abrite les tombeaux des patriarches et des matriarches du peuple hébreu. Elle est citée sous le nom de Qiryat-Arba dans le livre de la Genèse au chapitre 23 comme le lieu de la mort de Sarah, de son enterrement dans la seule parcelle de terre que possèdera jamais Abraham. Abraham est vénéré comme patriarche de leurs nations à la fois par les arabes (via Ismaël, le fils aîné) et par les juifs (via Isaac, le puîné).

Dans cette bâtisse reconstruite par les arabes qui en ont fait une mosquée reposent (? !) Abraham et Sarah, Isaac leur second fils et Rébecca son épouse, Ésaü et Jacob leurs deux jumeaux, Léa et Rachel les deux épouses de Jacob. C'est en tout cas ce qui est écrit sur des pancartes à l'entrée des cellules abritant des catafalques. Aujourd'hui elle a été partagée en deux pour abriter aussi une synagogue donnant accès aux tombeaux.

Le tombeau des patriarches
Le tombeau surveillé par l'armée

Mais la mosquée d'Hébron est surtout connue en occident comme le lieu d'un massacre perpétré par un colon israélien fanatique (dit-on un "israéliste" pour faire un parallèle verbal avec le mot péjoratif "islamiste" ?) qui a tiré au pistolet mitrailleur contre une assemblée de musulmans en prière.

Elle est depuis surveillée en permanence par l'armée.

En 1967, une colonie juive a été installée de force dans la vieille ville arabe près des tombeaux. Lors des accords d'Oslo, la partie palestinienne a été obligée de reconnaître le partage de la ville en deux parties. L'une, dite H1 (en gris clair sur la carte ci-contre), sous la responsabilité de l'Autorité Palestinienne, couvre la périphérie nord, ouest et sud ; l'autre, dite H2 (en bleu foncé sur la carte), au centre ville est contrôlée par Tsa'al.

Aujourd'hui 500 colons, le jour, et 300 colons, la nuit, sont gardés par 1 500 soldats dans une zone où habitent 3 000 palestiniens. Pourquoi donc ces colons se mettent-ils volontairement en prison ?

Carte de la ville d'Hébron montrant le découpage en deux zones
Rue déserte sous couvre-feu

Quand nous sommes arrivés, le centre-ville était sous couvre-feu depuis plusieurs jours pour une sombre histoire d'agression sans gravité aucune contre un jeune juif qui parcourait le marché arabe. Cela signifie que les palestiniens étaient confinés chez eux avec une levée de deux ou trois heures tous les trois jours pour faire des courses.

Le reste du temps les rues sont désertes et les magasins fermés.

Remarquez les inscriptions sur les portes de ces magasins palestiniens. Les croix de David et les injures en hébreu sont sans doute décoratives aux yeux des colons ou des militaires qui les ont peintes. Mais elles nous ont rappelé une autre occupation, celle des nazis qui marquaient les magasins juifs en France.

Magasins fermés par le couvre-feu

De nombreux barrages permettent de contrôler la circulation dans la ville.

Barrage dans les rues
Inscriptions sur les portes des magasins

Sur cette vue (ci-contre à droite) de la vielle ville, un immeuble occupé par des colons abrite un poste militaire israélien.

Sur cette vue panoramique sur Hébron (photo ci-dessous), il faut examiner la tache verte sur la première terrasse. Il s'agit d'un autre abri de surveillance de l'armée israélienne, couvert d'une bâche de camouflage, installé sur un immeuble palestinien réquisitionné.

La ville et une mosquée
Vue panoramique sur Hébron

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Date de création : 2 juin 2002.
Dernière révision technique : 18 janvier 2005.
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